« Une histoire de l’immédiat [en cinq actes] » raconte un récit en cinq jours qui brouille les limites de la surface écranique. Dans son « atelier de l’éphémère » sur une table de travail placée devant la Vitrine de TOPO, Marie-Claude Gendron réalise une collection de cinq documents mis en action en cinq actes sur une période de cinq jours. Des archives personnelles classées par associations poétiques (une collection de notes, d’images, de photographies, de dessins, de collages, de citations et d’aphorismes) constitueront une encyclopédie du possible en cinq chapitres.

La manipulation de ces archives en temps réel, à la manière d’un jeu associatif ou d’un livre-performatif est diffusé en direct ci-dessous. L’action de l’artiste traduit le réflexe humain à classifier afin de comprendre, ou de mieux analyser, un flot perpétuel d’images, d’impressions et de réminiscences qui assiège notre conscience. Notre présent, depuis le numérique, a peut-être disparu ou, au contraire, s’est décuplé à l’infini.

Résolument critique, la posture de l’artiste vise à valoriser l’espace-temps de la création qui œuvre plus souvent qu’autrement dans l’imaginaire de la paperasse transmise à nos instances. Comme le mentionne si bien Boris Nielsony, l’artiste a installé « sa table-paradis dans une cathédrale, dans un lieu qui par les cultes de la transformation et une atmosphère, créent du temps. » [1]

[1] Boris Nielsony, (2015). Le paradis. Inter art actuel, Pauvreté, dépouillement dénuement (121), pages 76-79.

Démarche

Par une approche multidisciplinaire en art action, en arts visuels et en arts médiatiques, Marie-Claude Gendron tente de dégager les schèmes d’une collectivité qui s’actualise constamment dans les sphères du public, du privé et de l’intime. Elle adopte ainsi la posture d’une ethnographe provisoire qui témoigne de l’objet de ses observations par une pratique heuristique et contextuelle. Gendron s’intéresse particulièrement à la potentialité transgressive d’espaces limitrophes et à la notion trouble de frontière, à la fois imaginaires et physiques, fictives ou réelles.

Marie-Claude Gendron considère le potentiel des ruines et des restes par des mises en action et en espace qu’elle présente comme des « tableaux vivants ». De l’ordre de la commémoration brute, ses projets sont des tentatives perpétuelles de figer l’impermanence et de souligner le caractère inéluctable du temps qui passe par la poésie en action. De ce fait, elle met en exergue l’inévitable transformation de l’existant.

Des mercis

Merci Louis, Katherine-Josée, Michelle, Gabrielle P, Gabrielle D, Hugo, John, Marion pour l’écoute, les conseils, la révision de texte, la construction d’une chose improbable, l’analyse d’image de par les yeux pointus, l'aide au montage si précieuse, la tentative de résoudre un problème technique interminable et la donation de matériel pour la réalisation de cette « histoire de l’immédiat » .
Merci aussi à Michel, Anne-Isabelle et Sylvain de l’équipe TOPO pour le généreux support.